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Blog d'un allergosképsophobe*
* un mec qui ne supporte plus les gens allergiques à la pensée.
Pensées publiques par Pull de Rhovyl
De l'écoute de musique en lieux publics
Que l'on soit clair. les lieux publics appartiennent à leur public. Parfois sur une place, un étudiant sort une guitare et gratte quelques morceaux, en remettant quelquefois en place sont chapeau sur la partie supérieure de son crâne. Une guitare ne faisant pas de bruit par nature, il est fréquent que cet art public ne dérange personne. En revanche, l'acoustique d'une rame de métro est considérablement moins étudiée pour limiter le cheminement des ondes sonores. Nous allons parler ici des gens qui ignorent tout des sons (au sens ondulatoire), ces ploucs qui nous emmerdent cordialement dans les transports publics en écoutant leur soupe à fond sur leur smartphone.
Passons leur lacune physique, ces chers primates devraient pourtant savoir qu'avec une paire d'écouteurs ou un bon casque :
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ils auraient l'air plus "in" (ce qui va dans leur sens),
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ils profiteraient mieux de ladite soupe (ce qui va aussi dans leur sens),
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ils gagneraient souvent une main libre (à moins qu'un souci moteur ne les oblige à tenir la source de ladite soupe), pour fumer avec un rictus par exemple,
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et fusilleraient beaucoup moins vite le haut-parleur de leur source à soupe (à moins que toute la gent Plouc de France n'ait des avantages sur les smartphones, ce qui n'est pas improbable).
Bref devant la débilité de cette catégorie de population aussi imbibée de notion de respect qu'un pot de nutella l'est de miel, parfois j'essaie de comprendre ; mais après tout la solution est peut être simple : ces gens sont juste d'incurables cons. Eh bien :
mort aux cons.
Ô toi l'emmerdeur de première, fier écouteur de soupe sans respect ni figure, je te souhaite de te faire brûler les couilles (le cas échéant, les ovaires) par ces ondes, faisant de toi et dans la douleur jusqu'à ton départ que j'espère le plus imminent, un con stérile dont la meilleure action de sa vie sera de ne pas laisser de descendance. Merci.
Pull.
Du transport des bambins en train.
Après une heure d'attente dans une gare aux douces annonces monotones uniquement polluées par un amateur saxophonant désagréablement sur les quais - le pauvre, sans argent il faut bien qu'il travaille son instrument quelque part - puis une autre heure de TGV à supporter les cris d'un troll de 4 ou 5 printemps, je souhaite prononcer quelques mots sur le thème très répandu de la nuisance sonore produite par les être vivants récents.
Chers parents, lorsque vous prenez un transport public (mais les recommandations suivantes sont hautement applicables dans le domaine privé) avec un nombre de trolls en bas âge supérieur ou égal à 1, ne commettez pas l'erreur de croire que la solidarité humaine déclenchera ne serait-ce que chez une seule autre personne, de l'empathie pour votre marmaille. Alors la créature de soixante centimètres vous l'occupez ! Crayons, doudou, bouffe, film. Rohypnol. Ou alors l'un de nous finira par l'occuper avec une tarte dans sa gueule car on n'a pas tous envie d'être éducateurs et comme dirait Bigard :
"Madame laissez-moi lui mettre une tarte à votre gosse !
Vous il vous aimera pareil et moi il me détestera,
Mais je m'en fous on se connaît pas !
Mais ça va relaxer tout le monde !"
Car un gosse est différent d'une voiture. Une voiture, vous la garez et elle ne bouge plus*. Un gosse, il faut s'en occuper. Donc comme la plupart du temps il est trop tard pour espérer que vous n'en ayez pas eu (de gosse, puisqu'on vient de dire qu'une voiture ça ne dérange pas**), puisqu'il est déjà en train de brailler pendant que vous êtes allés vous acheter un Coca-Cola et un croque-monsieur hors de prix à la voiture-bar, occupez-vous en ou alors, préparez des shoots de Lexomil pour tous les passagers de la rame.
Au passage, je salue, remercie et assure de ma plus grande admiration et ma plus profonde redevabilité les parents conscients que c'est aussi dur pour les passagers que pour leurs gosses de voyager - de surcroît en TGV ou en avion - et qui prévoient en conséquence avec efficacité. Ô êtres intelligents, continuez. Vous êtes la lumière !
Pour finir, si un investisseur lisant ces lignes est intéressé, je propose d'éditer un recueil de bonnes pratiques pour anticiper ce genre d'enfer. En allant plus loin, en version Premium à 3.99€ mensuels, une application sur smartphone pourra même anticiper, en fonction des préférences de chaque enfant, des valises qu'il est possible d'emporter, de la destination et du mode de transport, les préparatifs à réaliser. Me contacter.
En attendant, bon courage !
Pull.
*l'exemple fonctionne aussi avec une brouette mais le terme est moins vendeur.
**voir une autre apostrophe concernant les primates qui possèdent un véhicule.
Au passage pour la blague, petite image d'un autorail surnommé "suppositoire" (ou saucisse, baleine bleue, concombre). J'ai trouvé ça dans le ton.
De l'outrecuidance des recruteurs
Je fais ici une dédicace aux courageuses personnes qui travaillent dans la recherche, plus particulièrement dans celles qui recherchent un emploi ou en ont âprement recherché un. Sans entrer dans un débat (mais quel débat ?) qui n'aurait pas sa place ici, j'ai pu remarquer à plusieurs reprises un processus machiavélique que les générations y et z reconnaîtront je pense :
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en fonction du secteur, une offre d'emploi est pratiquement toujours capturée par un cabinet de recrutement ;
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en fonction du cabinet de recrutement, la recherche d'un candidat à cet emploi sera confiée à coup sûr à quelqu'un (si, si !), de préférence un jeune assimilé-cadre qui se sentira ennobli de cette fonction bien qu'elle consiste la plupart du temps à ratisser les CV-thèques (passons cette tâche ingrate) ;
-
il est parfois possible que ce recruteur soit peu expérimenté (ce qui est étrangement le cas des gens au début de leur vie active), issu de formation commerciale/manageriale/marketing et ayant fraichement intégré au sein dudit cabinet un poste le promulguant aux cîmes du sacro-saint rôle de recruteur ne l'empêchant pas de rester un blanc-bec ;
-
il sera prévisible voire fréquent que cet individu puisse exiger du candidat une totale soumission à des pratiques tordues transcendant sa motivation - la motivation étant à la base, la simple hypothèse qu'un poste peut nous convenir - et son aptitude à être LE bon choix :
- dossier de candidature ;
- dossier de compétences ;
- lettre de motivation ;
- danse du ventre ;
- pratiques sataniques exigeant un self-control particulier des paupières lors d'un égorgement de poulet ;
- etc...
C'est de ces attentes particulières que j'aimerais parler ici, plus précisément de la façon dont elles sont demandées. Je vous propose donc une simple lettre virtuelle à la forme des lettres de refus-type - ou serait-ce une lettre-type de refus ? - petit échappatoire momentané à une époque étrange où de plus en plus d'emplois sont créés dans... des organismes de recrutement. Amusant.
Monsieur,
Suite à l'agressivité de votre ton et la brutalité de vos propos lors de notre précédent entretien téléphonique, je vous avoue considérer comme douloureuse la possibilité qu'il puisse y en avoir un deuxième. Veuillez donc ne pas trouver ci-joint les pièces demandées, dont la liste exigée était par ailleurs fort rédhibitoire de votre part.
J'ai conscience que la situation du chercheur d'emploi puisse intrinsèquement inciter le recruteur - dans notre cas, vous - à s'imaginer en position de supériorité, puisqu'il lui paraît évident que lui seul est à même de "vendre" le profil du candidat ; en revanche, en aucun cas ce dernier n'a à se sentir otage des desiderata du deuxième, tant dans le fond que dans la forme - qui plus est lorsque ces desiderata, devenant extravagantes, suintent hors de vos pores une incompréhension si grande des relations humaines de manière générale, du profil technique du candidat et de la nature de la mission d'un chasseur de tête, qu'elle s'apparente pour une part essentielle à de l'incompétence et de manière sous-jacente à de la connerie.
[Aparté :] Cher lecteur, tu auras remarqué le subtil fil conducteur de nos folles aventures :
mort aux cons
Je suis donc au soulagement de ne pas accéder à votre demande et vous assure que cet échange sera notre dernier, car vous êtes un con. A fortiori et avec magnanimité, je ne conserve pas le souvenir de votre identité afin, primo, de ne pas faire outrage à votre personne de manière indirecte, secundo, de ne m'en sentir que mieux car le côtoiement - fût-il anecdotique - de cons m'exècre. Je vous souhaite bien des échecs futurs en espérant que votre ego saura replacer votre intellect, à défaut votre con-science, à un stade sociable au travers de bien des insomnies dignes du primate que vous êtes.
Je ne vous salue pas et vous souhaite de marcher dans la merde. Tous les jours.
Pull de Rhovyl.
NB : après ce rapide coup de gueule, je t'invite, Cher Lecteur, à jeter un coup d'œil ici. Ces lettres de refus de... refus par Julien Prévieux sont tout simplement géniales !
Des services satisfaction
Les services client sont tout de même une sacrée trouvaille. Sincèrement. Parce qu'ils sont axés sur la performance d'une prestation délivrée et sont les garants de son amélioration inéluctable (ou éventuellement de la démonstration de l'incompétence de leurs membres). De manière amusante, on pourrait rire des inégalités entre services clients : parfois, plus le service est important et moins le service client est pris en compte. Par exemple pour se faire livrer, on pourra suivre avec une précision chirurgicale l'emplacement d'un colis. En revanche, pas de questionnaire satisfaction rapide lorsqu'on descend d'un train. Amusant, je vous l'avais dit ! Donc bon, suite à cette introduction, observons le mail suivant à l'allure on-ne-peut-plus suspecte.
Bonjour Pull, [dzzzt]
Je [crrrk] constate que vous avez donné une note très basse au livreur (1/10), je suis sincèrement désolé que vous n’ayez pas été totalement satisfait de votre commande.
Afin de nous permettre d'améliorer notre service, pourriez-vous me faire part des raisons qui ont justifié cette note si basse ? Vos [tuut] plats sont-ils arrivés chauds ? A l'heure prévue ? L'emballage était-il intact ? etc.. Si nécessaire, je ferai part de vos remarques au responsable du restaurant et/ou au livreur.
[Aparté :] Ou en d'autres termes, "j'en connais un qui va s'en prendre plein la gueule". Avec le sourire.
D'avance merci pour votre retour,
Billy Rebenok,
Le Gentil Responsable Clientèle
Personnellement, ce mail m'inspire les réflexions suivantes :
-
soit Billy est un robot et ne le sait pas ;
-
soit maintenant on donne des noms à des robots \o/ ;
Bref, afin de détendre les zygomatiques, je vous propose ce bref échange de mails* inspirés de faits réels (Billy Rebenok n'existe évidement pas, en tout cas sur aucun réseau social), à lire au coin du feu cet été (?). Les faits concernent une livraison de plats chauds à domicile pour lesquels, précisons-le, le scénario précise que le livreur reçoit la note minimale pour raison de ressemblance avec un docker remettant un containeur à un plateau-remorque, vous imaginez l'accueil.
Bonjour M. Le Gentil Respoonsable Clientèle,
Rassurez-vous, j'ai été très satisfait de la livraison sur plusieurs points. Mes plats étaient chauds, parfaitement emballés dans leurs petits cartons et sont arrivés précisément à la minute annoncée, ce qui n'a pas manqué de nous étonner agréablement. Nous avons même suivi le trajet du livreur, autre point agréable qui vous fait gage de transparence et ajoute à la qualité de votre prestation.
En revanche, le sourire du vendeur lors de la réception était assez proche d'une hybridation malheureuse entre un rictus d'effroi devant un film d'épouvante et une grimace de dégoût après avoir mangé une compote de pus (oui, de pus) agrémentée d'une purée d'œils (périmés). C'est pourquoi il a eu une note basse, vous comprendrez ma frustration**. Mais, soyons humains, nous avons tous nos problèmes, les plats étaient exquis et ont vite éludé cet épisode, l'odeur sortant des sachets m'avait fait oublier le visage du livreur sitôt remonté chez moi.
A la réflexion, il est une autre chose qui a pu m'échapper lors de la notation : le livreur était peut-être réellement en train de sourire en n'ayant pas été gâté par mère-nature, auquel cas il m'eut été possible de confondre un sourire sur un visage moche avec une grimace d'horreur (et par conséquent impossible de le considérer comme tel, à savoir un sourire) ; je vous prie d'excuser cet amalgame qui, le cas échéant s'il devait être vérifié, me couvrirait à coup sûr de honte et me vaudrait de vous (lui) adresser mes plus plates excuses pour ce manque certain de discernement. De surcroît, il faisait sombre et je ne vois pas très bien. Et le livreur était de dos. J'avais par ailleurs les yeux totalement fermés, une habitude domestique.
Toutefois, devant la satisfaction exprimée concernant les autres points de cette commande, je pense pouvoir expliquer cette basse analyse (non pas qu'il fût au client de justifier une note basée sur le ressenti mais je me sens prolifique) par une exacerbation de la différence entre la qualité de la nourriture livrée et l'accueil infligé par le livreur ; je vous réitère donc ma plus grande satisfaction au regard du principal sujet de notre affaire : la bouffe - qui m'a ravi, soyez-en certain.
Quoi qu'il en soit, je vous remercie de votre sollicitude et vous souhaite une excellente journée.
Pull de Rhovyl.
*bref est le mot, puisque cet échange ne contient que deux mails. Clin d'œil aux prépas maths.
**remarquons ici le test de Turing subtilement dissimulé : "si tu sais faire preuve d'empathie, tu es humain". L'erreur est toutefois de penser que 1/ tous les humains le peuvent et que 2/ aucun robot ne le peut. Autre clin d'œil aux MP. Ah, et aussi il ne suffit pas de faire preuve d'empathie pour être humain. En fait c'est pourri.