Portraits [...]* par la fenêtre

...ou poignantes scènes de vie d’un service.

Je dédie ces portraits à ceux qui s’y retrouveront en leur enjoignant de se suicider sans tarder.

J’adresse aux gens sains d’esprit une pensée aimable : vous n’êtes pas seul, gardez espoir  !

Une vague de suicide rédemptrice viendra peut-être ?

Pull de Rhovyl

 

 

Prologue

 

Ce bâtiment que nous voyons ici est celui dans lequel nous aurions tous pu travailler. Lieu de travail d’une entité connue de tous dont le nom ne sera pas souillé ici, ce charmant édifice est à la fois l’enseigne d’une catégorie de travailleurs dont la mauvaise réputation n’est plus à faire, et le berceau mystérieux où telle une occulte potion païenne mijotant sur un chaudron rouillé, un service est produit (si toutefois les notions de service et de production s’y appliquent).

 

Il est presque amusant de constater à quel point nous ignorons ce qui se passe dans les bâtiments de nos quartiers ; il est cependant presque triste d’avouer que tout ignorer de la fonction des bâtiments de notre environnement urbain fait désespérément partie de notre quotidien, attachés que nous sommes à nous complaire dans un univers de rassurante ignorance. Risquons-nous à passer la tête par le terrier du lapin blanc, rencontrer les personnes qui pénètrent fièrement ces locaux.

 

Sitôt traversée une salle d’accueil à l’esthétique correcte mais dépassée (la réceptionniste est concentrée sur les mots fléchés du Metro du matin), où des tourniquets en panne subissent sans merci le pied-de-nez d’une barrière de verre coincée en position ouverte et pour l’occasion privilégiée par les visiteurs, grimpons quelques marches et dirigeons-nous sans hâte au travers de quelques couloirs vides. Vides car il n’y a jamais vraiment grand monde ici. Depuis les années 80, l’entité dans laquelle nous nous sommes faufilés occupe ces locaux même si les effectifs ont diminué de moitié. Ah, un bruit de clics, une voix.

 

*[...] : à se jeter

 

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